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Le jeu d'échecs de Harris

PUBLICATION
Carl Vaillancourt
14 novembre 2021  (7h58)
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Considéré comme un des bons espoirs de l'organisation de la Sainte-Flanelle, le défenseur et capitaine de l'Université Northeastern, Jordan Harris, laisse toujours planer le doute quant à ses véritables intentions envers l'organisation des Canadiens de Montréal, eux qui détiennent ses droits jusqu'à la fin de la présente saison.

À sa quatrième et dernière saison dans la NCAA, Jordan Harris pourrait signer avec l'équipe de son choix d'ici quelques mois. D'un côté, il louange l'organisation montréalaise pour son traitement à son endroit, mais il y a aussi le fait qu'il est originaire de Boston et que les Bruins demeurent l'équipe de son enfance.

Dans une entrevue accordée au journaliste de La Presse, Guillaume Lefrançois, l'arrière des Huskies de Northeastern se concentre sur sa présente saison et évite de confirmer ses intentions. Il y a ici un jeu d'échecs.

Comme espoir de la LNH, il présente une compréhension aiguisée des enjeux quant à son dossier. Vous souvenez-vous du défenseur Adam Fox? Ce dernier a disputé trois saisons avec l'Université Harvard avant de devenir un joueur autonome sans compensation. Repêché par les Flames de Calgary, celui-ci n'a pas hésité à s'entendre avec les Rangers de New York dès qu'il en a eu le droit.

Cette situation pourrait aussi se produire dans le cas de Jordan Harris. Pourquoi? Défenseur gaucher, Jordan Harris devra lutter pour un poste dès son arrivée à Montréal. Ben Chiarot et Joel Edmundson sont clairement identifiés comme les défenseurs gauchers du top 4. Ensuite, le Russe Alexander Romanov qui progresse à chaque match occupe la chaise sur la troisième paire de défenseurs.

Bien qu'il ne soit pas impossible qu'il puisse déloger Romanov de son poste, Harris sait pertinemment que Kaiden Guhle et Mattias Norlinder cognent eux aussi à la porte de la LNH d'ici une ou deux saisons. Il y aura congestion à la ligne bleue de l'équipe. Pour Jordan Harris, le fait de devoir patienter à Laval pourrait être un irritant majeur et une motivation de tester le marché après la présente saison.

« C'est une discussion qu'on aura à la fin de la saison. Je vais en parler avec mes parents, mes conseillers et le Canadien. Mais il n'y a rien pour me faire dire que je ne veux pas jouer à Montréal. Ce serait un rêve de jouer là-bas. L'organisation a été fantastique avec moi et ma famille. Donc il n'y a pas d'hésitation liée à l'organisation », a-t-il plaidé lors de son entrevue avec La Presse.

Le fait de demeurer évasif sur ses intentions, comme un bon politicien, met la puce à l'oreille que le défenseur n'a pas encore fait son choix quant à son avenir. Auteur de deux buts et neuf points en 12 parties, Harris continuera sa progression dans la NCAA et tentera de se rendre jusqu'en grande finale du Frozen Four.