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Revirement de situation important à Vancouver pour Elias Pettersson

PUBLICATION
Benjamin Marois
7 avril 2024  (16h29)
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Alors que le Canadien ne participera évidemment pas aux séries éliminatoires, il reste tout de même certaines équipes canadiennes intéressantes qui seront de la danse printanière et il faudra surveiller, entre autres, les Canucks de Vancouver.

Ces derniers, auxquels j'accorde une attention particulière depuis des années, pourraient surprendre lors des séries, surtout qu'ils n'auront pas la pression de performer étant donné qu'ils n'ont pas fait les séries depuis longtemps (excluant les séries COVID-19). Ce faisant, les attentes ne sont pas aussi hautes que par rapport à des équipes comme les Golden Knights ou l'Avalanche, les deux plus récents gagnants de la Coupe Stanley.

Par contre, si les Canucks veulent connaître du succès en séries, leurs joueurs vedettes devront être à la hauteur. Cela passe par Miller, Hughes et Pettersson. Je veux porter votre attention sur le dernier joueur mentionné, Elias Pettersson.

Le numéro 40 des Canucks connaît une bonne saison, ayant enregistré 33 buts et 86 points en 77 rencontres. Pettersson mentionnait vouloir attendre à la fin de la saison pour discuter de sa situation contractuelle, mais a changé son fusil d'épaule vu les succès de son équipe. Lui qui était un agent libre avec restriction à en devenir a signé une prolongation de contrat de 8 ans et 92,8 millions, soit une moyenne de 11,6/année. À ce moment, il comptait 75 points à ses 62 premiers matchs, ce qui le projetait vers une saison de 99 points et ce qui a joué en sa faveur au moment de décrocher ce contrat lucratif, contrat étant le plus dispendieux dans l'histoire de la franchise.

Cependant, les choses se sont compliquées depuis le dernier quart de la saison pour le centre de 25 ans. Il totalise 11 points à ses 15 derniers matchs, dont seulement 4 buts, des statistiques peu éloquentes pour un joueur de son calibre. Il n'a également pas inscrit de but depuis 8 matchs, sa plus longue séquence de la sorte durant cette saison. Je suis conscient que cela arrive à plusieurs vedettes de la ligue de connaître des « creux » offensivement comme ceux-ci, mais ce qui inquiète dans le cas de Pettersson, c'est que sa baisse de régime offensivement va au-delà de la feuille de pointage et qu'elle arrive à l'aube des séries éliminatoires.

En effet, depuis sa prolongation de contrat, Pettersson présente des statistiques moins bonnes qu'à ses 62 premiers matchs, et ce, à plusieurs égards. Souvent, les prolongations de contrat sont synonymes de baisse de régime, mais dans le cas de joueurs de franchise le phénomène est plutôt rare. Le tableau suivant illustre bien le constat ci-haut, en dressant le parallèle avec le trois quarts de la saison de complétés, comparativement à ses 14 matchs suivant sa signature (à noter que le tableau exclut le match d'hier face aux Kings).

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Pettersson a réussi 43,6 % de ses passes dans l'enclave, tandis que son taux s'élevait à 50,7 %. Son temps de possession avec la rondelle en zone offensive a aussi diminué, passant de 0:51 à 0:42. Son pourcentage de réussite de ses tirs lorsqu'il joue à 5v5 a également chuté; il était à 14% puis a descendu à 11,7%.

Toujours depuis le 3 mars, Pettersson crée en moyenne 7,21 jeux/match menant à des chances de marquer. Attention, ce ne sont pas les chances de marquer directement, mais bien les jeux amenant des chances de marquer. Donc, il peut s'agir de la première passe pour un expected goal (ExpG), comme une passe dans l'enclave à un coéquipier seul ou encore le fait de transporter la rondelle jusqu'à la zone offensive et repérer un coéquipier sur réception pour un bon lancer, par exemple. À titre de comparaison, Pettersson générait 8,81 jeux/match de ce genre à ses 62 premiers affrontements.

Il faut cependant tenir compte que Rick Tocchet a remanié les trios à plusieurs reprises depuis les derniers matchs, ce qui fait que Pettersson n'a pas toujours les mêmes ailiers. Nils Hoglander est avec Pettersson depuis quelques semaines et la chimie opère entre les deux Suédois, mais par contre la rotation s'effectue du côté droit avec Puis Suter, Conor Garland et Brock Boeser.

La ligne actuelle, mise en place depuis le 28 mars, formée de Hoglander-Pettersson-Boeser a généré 68,5% de buts attendus, mais a trouvé le fond du filet seulement à une reprise. À l'inverse, lorsque Garland était avec Pettersson et Hoglander pendant quatre parties (19 au 25 mars), la ligne créait 88,5 % de buts attendus (xG) et a compté quatre buts tout en n'en ayant pas accordé un seul. Pettersson avait obtenu quatre points à force égale avec ces coéquipiers durant cette séquence. Rappelons que les buts attendus représentent des chances de marquer de qualité, qui, dans pareilles circonstances, devraient se résulter en but selon la qualité des tirs et/ou de cette chance de marquer. Pour faire simple, cela désigne la probabilité qu'une occasion de marquer soit convertie en but. Cette estimation mathématique, sans entrer dans les détails, comprend plusieurs variables complexes, telles que la distance du tir, le type de tir, l'angle du tir, etc.

Ce serait donc un euphémisme de dire que cette ligne composée de Hoglander-Pettersson-Garland opérait bien et que Tocchet a probablement déjà songé à les rejumeler. Bien que Pettersson ait sa part dans les succès de l'équipe, ses « contre-performances », si on peut les appeler ainsi, sont à l'image de son équipe offensivement. Les Canucks, depuis le début du mois de mars, sont au 22e rang pour les buts marqués (2,71/match) et 25e pour les buts attendus (2,78/match). Du début de saison jusqu'au mois de mars, dans les catégories respectives, ils pointaient au 3e et 19e échelons (3,58 buts/matchs et 3,14 ExpG).

Peut-être aussi que Rick Tocchet souhaitait mettre l'accent sur l'aspect défensif de son équipe à l'approche des séries, car Vancouver est au premier rang pour le nombre de tirs accordés provenant de l'enclave et le nombre de chances de marquer accordées depuis cette séquence de 14 parties. Cela dit, ce ne sont pas les performances des Canucks en général qui inquiètent, mais bien celles de Pettersson.

Même si, personnellement, je trouve que ce sera surtout J.T. Miller qui sera l'attaquant le plus important des Canucks en séries, en raison de son jeu physique (210 mises en échec cette saison, bon pour le 15e rang chez les attaquants) et son jeu polyvalent, Pettersson apporte beaucoup de talent à la formation grâce à son hockey IQ, ses mains et son tir. Il sera sans doute très important aux succès des Canucks en séries, et c'est pourquoi je souhaite que le tout se replace pour lui d'ici la fin de la saison.

Crédit: Sportsnet - Canucks need Pettersson to recapture early-season offensive dominance

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